Sécurité : La Monusco plie bagage dans l’est de la RDC
Le gouverneur militaire du Nord-Kivu a annoncé de départ de la Monusco de Butembo. Ce départ fait suite à de violentes manifestations contre la présence onusienne accusée d’inefficacité face à l’insécurité. Pour la Monusco, il s’agit d’un redéploiement temporaire de son personnel.
Le retrait des casques bleus de la Monusco de la ville de Butembo doit se faire dans le calme, a déclaré le gouverneur militaire de la province, le lieutenant général Constant Ndima. Il assure que le personnel onusien a déjà été évacué, seuls quelques matériels restent pour le moment.
« Pour le matériel qui est encore dans la ville, nous allons nous réunir à Goma avec les responsables de la mission pour voir comment l’évacuer. Nous faisons appel à l’apaisement de la population. La Monusco est déjà partie », a-t-il rassuré.
Le retrait de la Monusco de la ville de Butembo est une satisfaction pour certains acteurs de la société civile. Rose Tuombeane, de la dynamique des femmes pour la bonne gouvernance, dit attendre le départ effectif des casques bleus et appelle à la vigilance.
« Nous le recevons avec satisfaction mais nous attendons qu’il soit effectif. Nous restons vigilants. Si le matériel est parti ce sera maintenant là le départ effectif. Notre combat n’était pas qu’il puisse se retirer de la seule ville de Butembo mais qu’il se retire au moins de la province du Nord Kivu. Et nous espérons que les autorités en tiendront compte », espère-t-elle.
La Monusco parle d’un redéploiement de son personnel hors de Butembo.
« Après des consultations avec les autorités locales et nationales, la mission redéploie temporairement son personnel en dehors de Butembo », révèle Ndèye Khady Lo, porte-parole par intérim de la mission onusienne en RDC.
Ce redéploiement intervient après deux semaines de violentes manifestations au Nord et au Sud-Kivu contre la présence onusienne. Selon un bilan officiel du gouvernement, ces manifestations ont fait 36 morts dont 4 casques bleus et près de 170 blessés.