Starlink, entre avancée technologique et enjeux de...

Le Maroc franchit un cap dans sa transition numérique en intégrant Starlink à sa stratégie d’inclusion technologique. Face aux disparités persistantes en matière d’accès à Internet, notamment dans les zones rurales ou enclavées, le Royaume opte pour la solution satellitaire de SpaceX, l’entreprise du milliardaire Elon Musk. Cette décision marque un tournant important, visant à combler les lacunes laissées par les réseaux terrestres classiques, avec l’ambition d’atteindre une couverture Internet quasi universelle.

Annoncée officiellement le 2 juin 2025 par la ministre déléguée Amal El Fallah Seghrouchni, l’initiative prévoit une subvention publique pouvant aller jusqu’à 2500 dirhams pour les foyers les plus isolés, dans la limite de 4000 bénéficiaires par an. Cette mesure s’inscrit dans une logique d’équité territoriale, en donnant aux citoyens des zones déconnectées la possibilité d’accéder à un service Internet hautement performant. Grâce à Starlink, ces usagers profiteront de vitesses de connexion pouvant atteindre 500 Mbps, avec une faible latence, ce qui permet une utilisation fluide pour la visioconférence, le télétravail ou encore les loisirs numériques.

Cette avancée technologique vient compléter le Plan national du haut et très haut débit (PNHD), déjà bien engagé depuis 2018. Après avoir couvert plus de 10 000 zones rurales avec les réseaux 2G à 4G, une nouvelle phase cible 1 800 zones supplémentaires, soutenue par le Fonds du service universel des télécommunications. Parallèlement, la stratégie « Maroc Digital 2030 » entend moderniser l’administration publique et démocratiser l’usage des services en ligne. À l’horizon 2030, le pays espère franchir de nouveaux seuils en matière de simplification administrative et de satisfaction citoyenne.

Cependant, l’intégration de technologies comme Starlink ne va pas sans défis. Le coût des équipements et des abonnements mensuels reste un frein potentiel à l’adoption massive. Par ailleurs, des questions cruciales émergent autour de la souveraineté numérique et de la gestion des données via des infrastructures opérées par des acteurs étrangers. Dans ce contexte, le Maroc doit concilier ambition technologique et vigilance stratégique afin de garantir un développement numérique à la fois inclusif, souverain et durable.