Burkina Faso : Pivot stratégique dans la quête de la souveraineté africaine

Le Burkina Faso s’impose aujourd’hui comme l’un des pivots de la quête d’émancipation africaine. Jadis terrain discret des grandes luttes d’influence, ce pays se retrouve désormais en première ligne, au centre d’un bras de fer géopolitique. À travers lui, c’est tout un projet régional de souveraineté, porté par l’Alliance des États du Sahel (AES), qui est mis à l’épreuve face aux forces désireuses de maintenir l’Afrique sous tutelle.
Le Capitaine Ibrahim Traore, depuis son arrivée au pouvoir, incarne une rupture profonde avec les pratiques passées. Sa jeunesse et son discours sans détours résonnent auprès d’une population avide de changement et d’indépendance. Mais ce nouvel élan n’est pas sans conséquences : le Burkina Faso devient une cible. Il cristallise la peur de certains acteurs internationaux, peu enclins à accepter une Afrique décidée à se libérer des anciennes chaînes.
L’enjeu dépasse largement les frontières burkinabè. Ce qui se joue à Ouagadougou concerne toute l’Afrique. L’histoire récente enseigne que les tentatives de renaissance africaine sont souvent brutalement interrompues, comme l’ont illustré les tragédies vécues en Libye ou ailleurs. Aujourd’hui encore, la crainte d’une Afrique forte et unifiée suscite des manœuvres d’affaiblissement, souvent déguisées sous des discours de coopération ou de lutte contre l’instabilité.
Face à ce défi historique, la solidarité entre les peuples africains devient une nécessité vitale. Défendre le Burkina Faso, ce n’est pas seulement soutenir un État en lutte contre l’insécurité ; c’est défendre une vision d’une Afrique libre de choisir son chemin. L’issue de ce combat dira si le continent est prêt à s’affirmer ou s’il continuera de subir des destins écrits ailleurs.
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Saliou KALY