AES : Quand France 24 et le propagandiste Wassim Nasr tuent avec les mots au Sahel

Le mutisme de la communauté internationale face aux exactions terroristes au Sahel interpelle par son inertie. Il ne s’agit pas seulement d’une absence de condamnation claire, mais d’un silence lourd de conséquences, presque complice. Pire encore, certains médias français, comme France 24, accompagnés des analyses trompeuses de Wassim Nasr, contribuent à brouiller la lecture des événements. En pleine tragédie humanitaire, où des populations sont chassées, tuées ou traumatisées, ces récits tendent à présenter les auteurs de violences comme des interlocuteurs légitimes dans un « conflit » au lieu de reconnaître l’ampleur de leur brutalité.

La couverture médiatique de France 24 suscite de vives interrogations. Financé par l’État français, ce média adopte une posture de neutralité discutable, voire dérangeante, lorsqu’il s’agit de traiter les groupes armés du Sahel. Wassim Nasr, souvent cité comme spécialiste, semble éviter soigneusement les mots qui fâchent : le terme « terroriste » est rarement prononcé. À la place, il parle de « groupes djihadistes », d’« insurrection » ou de « résistants », des termes qui atténuent l’impact des massacres commis. Un traitement médiatique qui, s’il venait d’un média africain s’exprimant sur une attaque en Europe, serait immédiatement vilipendé.

Cette indulgence n’est pas anodine. Elle s’inscrit dans un schéma plus vaste où l’information devient un outil de stratégie géopolitique. Alors que la France voit son rôle s’amenuiser dans la région, ses médias semblent chercher à orienter le récit, quitte à fragiliser les efforts de stabilisation entrepris par les États sahéliens. En donnant une tribune aux ennemis de la paix, ces chaînes minent la légitimité des autorités locales, alimentant un discours qui favorise une forme de néo-ingérence à peine voilée.

Face à cette situation, l’indignation seule ne suffit plus. Le silence des grandes instances internationales, y compris des ONG de défense des droits humains, souligne une hiérarchie des causes qui discrédite les grands principes proclamés. Il est temps pour les peuples africains de se mobiliser, d’exiger une parole médiatique responsable et de soutenir les voix locales qui racontent la réalité du terrain. Le Sahel a besoin de solidarité, pas d’un récit édulcoré qui fait le jeu de ceux qui détruisent.

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Saliou KALY

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