RDC / Tchad : Le Président Félix Tshisekedi à N’Djamena pour apaiser les tensions au nom de la CEEAC

Choisi depuis octobre 2022 par la CEEAC, le Président congolais, Félix Tshisekedi poursuit son rôle de médiateur dans la crise politique du Tchad. Après avoir été reçu par le Président de la transition tchadienne Mahamat Idriss Déby, à son arrivée le 18 juillet 2023 à N’Djamena, le Président Félix Tshisekedi a entamé des consultations avec différents acteurs impliqués dans la transition, à savoir les membres du gouvernement, les représentants des partis politiques et la société civile. Cette visite intervient au lendemain de l’annonce par le pouvoir militaire tchadien dirigé par le putschiste Mahamat Idriss Déby, de la tenue d’un référendum constitutionnel le 17 décembre prochain.

Mahamat Idriss Déby Itno – Portrait du pacificateur du Tchad | L'observatoire de l'Afrique

Notons d’abord que, Mahamat Idriss Déby à la possibilité de se présenter à l’élection présidentielle au Tchad à l’issue de sa transition malgré qu’il soit un militaire arrivé au pouvoir à travers le coup d’État de son père. Ce qui justifie clairement que les pseudos grandes organisations comme la CEDEAO et son second de l’Afrique centrale (CEEAC), ne font pas leurs travails et agissent uniquement selon les intérêts de leur maître  »la France ». Le fait que Mahamat Idriss Déby soit pro-français, lui facilite la tâche de se présenter à l’élection présidentielle autant de fois qu’il va le désirer, pendant que le nouveau président de la CEDEAO, M. Bola Tinubu se donne comme mission de mandat : la lutte contre les coups d’État et l’installation de militaires au pouvoir (au Mali, au Burkina Faso et en Guinée).

En effet, l’objectif de cette visite du Président congolais au Tchad, est d’apprécier la mise en œuvre des recommandations du dialogue national inclusif qui doit aboutir à un retour à l’ordre constitutionnel comme l’explique Abderamane Djasnabaye, Président du parti Alliance tchadienne pour le développement ATD, par ailleurs Conseiller du Premier ministre de transition.

« Il nous a plus écouté. Il dit qu’il n’est pas venu pour nous donner de leçons, d’autant plus que chez lui aussi y a des problèmes. Qu’il est venu pour nous écouter, savoir ce que nous pensons de l’évolution de notre transition et il va faire un compte rendu à ceux qui l’ont mandaté d’abord. Et donc il était plus à l’écoute et chacun a donné son point de vue sur l’évolution de la transition. Il y a des efforts qui sont faits mais y a beaucoup de choses à faire pour redresser la situation. Et il est temps de faire des efforts dans le sens de l’ouverture, dans le sens de l’inclusivité, dans le sens d’appliquer les résolutions, les recommandations du dialogue national inclusif  » a-t-il précisé.

Au menu de cette visite également, l’épineux dossier de la sanglante répression des manifestations du 20 octobre 2022. Jusque-là, le rapport de la mission des pays de l’Afrique centrale sur ces évènements, est toujours attendu. La coalition citoyenne Wakit-Tama, en fait une priorité. Son porte-parole, Max Loalngar qui vit en exil, apprécie l’initiative de la mission de la CEEAC de rencontrer les membres de Wakit-Tama.

Selon lui : « Cette visite est d’autant plus attendue que jusqu’ici nous attendons toujours le rapport de la Communauté économique des États de l’Afrique Centrale CEEAC sur les événements du 20 octobre 2022. Les points qui paraissent préoccupants pour nous c’est la détention de certains de nos camarades encore dans les geôles du système et c’est aussi le fait qu’à cette date aucun des auteurs de crimes, de ces tueries de masse n’a été identifié. Il est donc important, si nous voulons faire la paix qu’une enquête transparente soit établie et donc nous attendons ce rapport. Et que les acteurs de la transition soient inéligibles aux prochaines élections ».

Le leader du parti Les Transformateurs, Succès Masra, qui vit également en exil depuis les évènements du 20 octobre et qui a été reçu par Félix Tshisekedi début mai, a indiqué sur sa page Facebook :  » j’estime que les échanges seront placés sous le signe de la vérité et l’action crédible de réconciliation et non pas la rhétorique sans lendemain. Nous faisons une ultime confiance suite aux différents échanges francs en amont et aux documents et informations partagés dans un esprit de responsabilité pour une réconciliation dans la justice et l’égalité ».

La répression des manifestations du 20 octobre 2022 a fait selon la Commission nationale des droits de l’homme 128 morts, plus de 300 selon les ONG de défense des droits de l’Homme et l’opposition.

Éphraïm P. 

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