Sénégal : Macky Sall quittera la tête du pays à l’issue de son 2e mandat !

Le Président sortant du Sénégal, Macky Sall a solennellement levé lundi 3 juillet dans son discours à la Nation, le suspense sur sa troisième candidature, en annonçant sa décision de ne pas se représenter à la présidentielle de 2024. Une annonce qui a le mérite d’éviter au Sénégal, connu pour sa tradition démocratique, un nouveau bain de sang.

«Ma décision longuement et mûrement réfléchie est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024. Et cela, même si la Constitution m’en donne le droit», a  indiqué le Président Macky Sall après des mois de tensions avec l’opposition sénégalaise autour d’une éventuelle candidature.  Elu en 2012 pour sept ans et réélu pour cinq ans, Sall a déclaré, contrairement aux rumeurs qui lui attribuaient une nouvelle ambition présidentielle, qu’il a «une claire conscience et mémoire» de ce qu’il a eu à dire à maintes reprises, «c’est-à-dire que le mandat de 2019» était son «second et dernier mandat».

Le Président Macky Sall soutien également que c’est cela que « J’avais dit et c’est cela que je réaffirme ce soir. J’ai un profond respect pour les Sénégalais et les Sénégalaises qui m’ont lu et entendu. J’ai un code d’honneur et un sens de la responsabilité historique qui me commandent de préserver ma dignité et ma parole». Marqué par les différentes manifestations de soutien à sa nouvelle candidature, le dirigeant sénégalais dit être conscient que sa décision surprendra tous ceux dont il connait «l’admiration, la confiance et la fidélité sincères», et ceux qui souhaitent le « voir encore guider la construction du pays qui trouve de plus en plus ses marques ».

«Mais le Sénégal dépasse ma personne et il est rempli de leaders également capables de pousser le pays vers l’émergence», reconnaît-il, tout en dénonçant les spéculations et commentaires qui ont été faits sur sa candidature à cette élection. A cet effet, le Président Macky Sall a promis d’assumer « avec responsabilité et fermeté » toutes les charges qui incombent à sa fonction, d’ici la transmission du pouvoir à son successeur. Avant de s’exprimer sur sa candidature, il a déploré les récents événements, «marqués par une violence sans précédent», qui ont occasionné des morts et des blessés, ainsi que la destruction massive de biens publics et privés.

Notons que, de nombreux Sénégalais avaient manifesté pour protester contre la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour «corruption de la jeunesse» et contre un éventuel troisième mandat de Sall. Nombreux leaders de l’opposition ont réagi après les précisions du président sur sa candidature, certains estimant qu’il n’a fait que respecter la Constitution. En ce qui concerne Ousmane Sonko, le principal opposant, actuellement en résidence surveillée, il pense que le choix du chef de l’Etat de ne pas se présenter vise également à mieux l’éliminer. Et c’est dans cette configuration que l’on se trouve actuellement. Il est évident que les militants et sympathisants d’Ousmane Sonko ne vont pas laisser passer facilement l’affaire. D’où de nouveaux risques à l’horizon pour le Sénégal.

Ephraim P. 

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