Burkina Faso : Quand certains médias français travestissent la réalité

Depuis la capitale française, plusieurs médias tels que RFI, TV5 Monde, Jeune Afrique ou encore France 24… adoptent une posture étonnamment légère face à la situation sécuritaire du Burkina Faso. Arrestations d’officiers comploteurs, rumeurs de coup d’État : ces événements sont souvent traités avec une ironie à peine voilée, comme s’ils relevaient de simples péripéties sans conséquences. Une telle attitude questionne. Et ce n’est pas nouveau.
Ces médias, dont la ligne éditoriale épouse régulièrement les intérêts géopolitiques de la France, ne brillent ni par leur neutralité ni par leur objectivité. Leur narration tend à minimiser les menaces pesant sur la souveraineté du Burkina Faso, comme si la réalité pouvait être édulcorée au gré des stratégies diplomatiques de Paris.
Il serait naïf de s’attendre à ce qu’un média adossé à l’État français soutienne un gouvernement qui cherche justement à s’émanciper de son influence. La logique est : pourquoi valoriser une démarche souverainiste quand celle-ci remet en cause l’ordre établi par l’ancienne puissance coloniale ? Ces organes de presse, sous couvert d’objectivité, contribuent à une guerre de l’information dont les peuples africains sont trop souvent les premières victimes.
Pour le Burkina Faso, cette guerre ne se joue pas seulement sur le terrain militaire. Elle se déroule aussi dans les esprits, à travers les mots, les images et les récits. Et dans cette bataille, les médias peuvent devenir des armes redoutables : quand ils déforment les faits, orientent l’opinion ou sèment le doute, ils participent à une entreprise subtile de recolonisation mentale.
Il serait donc imprudent, voire dangereux, de les considérer comme des sources d’information neutres. Il faut le dire sans détours : certains médias étrangers jouent un rôle actif dans la perpétuation de la dépendance, dans la déstabilisation des gouvernements indépendants et dans l’affaiblissement de la conscience collective.
Mais le véritable défi pour le peuple burkinabè ne se limite pas à ces influences extérieures. Il s’agit aussi de rester lucide face aux complicités internes : individus ou groupes qui, par intérêt ou par idéologie, contribuent, eux aussi, à maintenir le pays dans une forme de soumission. Ces forces, qu’elles soient locales ou internationales, œuvrent contre l’émancipation du peuple et contre sa dignité.
Aujourd’hui plus que jamais, l’unité et la vigilance sont de mise. La liberté d’un peuple ne se négocie pas. Elle se construit, elle se défend, et surtout, elle se protège de toutes les formes d’aliénation, qu’elles soient militaires, économiques, culturelles ou médiatiques.
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Saliou KALY