Guinée-Bissau : Umaro Sissoco Embaló s’accroche au pouvoir, étouffe la contestation et défie la CEDEAO

Umaro Sissoco Embaló plonge une nouvelle fois La Guinée-Bissau dans une crise politique majeure. À la tête du pays depuis 2020, Umaro Sissoco Embaló refuse de céder le pouvoir malgré la fin officielle de son mandat le 27 février 2025. Contournant la constitution, il impose une prolongation controversée de son règne, repoussant les élections et muselant l’opposition.
Pire encore, il défie ouvertement la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en ordonnant le départ de sa mission diplomatique. Ce nouvel épisode d’autoritarisme met à l’épreuve la stabilité institutionnelle de la sous-région et pose une question cruciale : la CEDEAO saura-t-elle réagir fermement face à ce coup d’État, ou restera-t-elle impuissante face à un dirigeant prêt à tout pour conserver le pouvoir ?
Alors que son mandat devait prendre fin, la junte Umaro Sissoco Embaló s’est appuyée sur une décision controversée de la Cour suprême pour prolonger son règne jusqu’au 4 septembre 2025, une interprétation rejetée par l’opposition. En guise de compromis, il a annoncé des élections pour le 30 novembre 2025, mais en réalité, ce n’est qu’une simple stratégie pour s’accrocher au pouvoir et étouffer la contestation populaire.
Face à cette crise, la CEDEAO a envoyé une mission diplomatique en Guinée-Bissau pour trouver un consensus, mais le Président Embaló a adopté une posture de défiance, poussant la mission à quitter le pays. Ce revers révèle une fois de plus l’impuissance de la CEDEAO, déjà fragilisée par son incapacité à gérer les vrais problèmes de la région, et met en lumière la perte de son autorité face aux dirigeants qui contestent son influence.
Cette crise met en évidence les raisons pour lesquelles le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont décidé de quitter la CEDEAO pour créer l’Alliance des États du Sahel (AES). Face à une CEDEAO inefficace et toujours dans les jupons du maitre colon, ces trois pays ont choisi de privilégier leur souveraineté et leur sécurité. La situation en Guinée-Bissau leur donne raison et illustre une fois de plus l’incapacité de la CEDEAO à protéger les intérêts des peuples qu’elle prétend représenter.
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Saliou KALY