Afrique/AES : Patrice Talon admet l’exagération de la CEDEAO et exprime ses mea culpa
À l’intérieur de la CEDEAO certains dirigeants remettent en question l’usage excessif de sanctions à l’encontre des pays qui protègent leur souveraineté. Bien que la CEDEAO vise à punir les pays de l’AES, les répercussions négatives touchent également certains de ses propres membres. Initialement solidaire, le Bénin semble désormais prendre ses distances par rapport aux résolutions prises par la CEDEAO à l’encontre du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Dans une déclaration récente, le Président béninois, Patrice Talon, admet que les décisions de la CEDEAO divisent les peuples et reconnaît que l’organisation a outrepassé ses compétences en matière de sanctions. Les dirigeants de la CEDEAO ont injustement sanctionné les pays membres de l’AES. Est-ce que Patrice Talon regrette ses propos ?
Dans ses déclarations, Patrice Talon finit par reconnaître que la CEDEAO condamne sans prendre en compte les lois en vigueur. Les préoccupations relatives aux libertés et aux droits de l’homme dans les pays membres ne semblent pas préoccuper la CEDEAO. Selon les propos de Patrice Talon, des plaidoyers seront lancés pour mettre fin aux sanctions de la CEDEAO contre le Niger, le Burkina Faso et le Mali.
Ce mea culpa du Président Patrice Talon fait suite aux graves préjudices causés par les sanctions des pays de l’AES au Bénin. Patrice Talon semble revenir sur ses positions et cherche à rectifier le tir. Le Président béninois, proche de Bola Tinubu, reconnaît que la CEDEAO n’aurait pas dû recourir aux sanctions. La CEDEAO semble s’être prise dans ses propres filets.
Reste à savoir si les pays membres de l’Alliance des États du Sahel prendront le temps d’écouter les préoccupations de Patrice Talon. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger n’ont plus l’intention de faire machine arrière. Ils se débrouillent bien sans la CEDEAO. Patrice Talon serait-il, par hasard, un porte-parole de la CEDEAO implorant le pardon des pays de l’AES ?
Faustin Vetso