Guinée-Bissau : Une coalition de l’opposition remporte la majorité des sièges au parlement lors des législatives
La majorité des sièges au parlement en Guinée-Bissau a été remportée par une coalition des partis d’opposition, lors des premières élections législatives depuis que le Président Umaro Sissoco Embalo a dissous l’Assemblée nationale il y a plus d’un an.
Malgré que, des lacunes mineures aient été signalées lors du scrutin du 4 juin dernier dans ce pays lusophone d’Afrique de l’Ouest, il regorge d’énormes leçons pour d’autres pays d’Afrique de la région où les élections législatives se terminent par des protestations principalement des côtés de l’opposition qui, pour la plupart, sont dépourvus du pouvoir de changer leur destin.
En effet, la coalition »à cinq partis Terra Ranka », une coalition dirigée par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), a remporté 54 des 102 sièges aux élections de dimanche dernier, devant le parti Madem G15 d’Embalo, qui en a remporté 29, selon les résultats annoncés par la commission électorale le jeudi dernier. »Le Parti pour le renouveau social (PRS) » a remporté 12 sièges, le »Parti des travailleurs » six sièges et »l’Assemblée du peuple uni » un siège. Plus de 20 partis politiques et coalitions se sont disputés des sièges lors des élections qui rétabliront le parlement après une absence de 13 mois.
Dans le système politique actuel, le parti majoritaire ou la coalition nomme le gouvernement, mais le Président a le pouvoir de le révoquer dans certaines circonstances. Cela a conduit à une impasse politique et à des luttes intestines dans le passé. Le petit État d’Afrique de l’Ouest est également confronté à une instabilité chronique sous la forme de coups d’État répétés et de résultats électoraux contestés.
Cependant, le vote de dimanche a reçu un bilan de santé impeccable par environ 200 observateurs internationaux, qui ont déclaré n’avoir observé aucun incident majeur et décrit le scrutin comme “libre, transparent et calme”. Le résultat est un coup dur pour Embalo, qui a pris ses fonctions en 2020, car il sonne le glas de ses projets de faire passer un changement constitutionnel qui lui aurait permis de consolider le pouvoir en débarrassant le pays de son système semi-présidentiel.