Burkina Faso : Le panafricaniste Bekki Benameur donne son avis, sur la feuille de route de la transition
De l’organisation des élections à la réinstauration de la sécurité, les nouvelles autorités au pouvoir au Burkina ont du pain sur la planche, réagit le leader panafricaniste, Bekki Benameur.
« Confiante » : c’est avec ce sentiment que la mission de la Cédéao, venue évaluer la situation au Burkina Faso après le deuxième coup d’Etat en huit mois, est repartie mardi (04.10.2022) de Ouagadougou. Le capitaine Traoré, le nouveau Président du MPSR 2, a pour sa part assuré que Ouagadougou continuerait à respecter ses engagements, notamment ceux pris par le lieutenant-colonel Damiba, désormais en exil au Togo.
Lutter contre le terrorisme et restaurer l’intégrité du territoire, répondre à la crise humanitaire que connait le Burkina, refonder l’Etat et améliorer la gouvernance et enfin, œuvrer à la réconciliation nationale et la cohésion sociale. Toutes ces tâches étaient inscrites sur la feuille de route des autorités de transition, qui étaient renversées.
Une chose est certaine, le capitaine Traoré, qui gère désormais la transition, a en partie justifié son coup d’Etat en reprochant à son prédécesseur « la dégradation de la situation sécuritaire », avec une multiplication des attaques contre les civils et les militaires.
Nul doute donc que la restauration de la sécurité sera l’une de ses priorités. Selon Monsieur Bekki Benameur, panafricaniste Algérien, secrétaire général de l’ONG Internationale Aimons Notre Afrique (ANA), et vice-président de la C.A.E (Coalition Afrique Engagée), la transition devra se concentrer sur l’essentiel si elle veut réussir.
« La question est de savoir si les autorités vont se focaliser vraiment sur la sécurité. Parce que ce qu’on a reproché également au président Damiba, c’était le lien qu’il a voulu établir entre la réconciliation nationale et l’insécurité. Et donc si les autorités ne se concentrent pas sur la question sécuritaire, cela pourra compliquer la situation. Il y a également beaucoup de demandes au niveau des jeunes, les questions d’emplois, les questions sociales, l’assainissement, le logement… Le gouvernement de transition devra, s’il veut réussir, se focaliser sur l’essentiel et laisser les nouvelles autorités qui seront élues à l’issue de la transition gérer par exemple les questions économiques, les questions sociales » explique le politologue.
Au sujet justement des nouvelles autorités qui seront élues, le retour des civils au pouvoir est un point important pour la Cédéao.
Les précédentes autorités s’étaient engagées sur l’organisation d’élections au plus tard en juillet 2024. Un calendrier qui sera tenable selon le MPSR 2, du capitaine Ibrahim Traoré.
Alors que les chantiers sont multiples, Bekki Benameur, panafricaniste Algérien, vice-président de la C.A.E (Coalition Afrique Engagée), rappelle que les attentes après les coups d’Etat sont souvent exagérées.
« Les citoyens de la Cédéao pensent que les coups d’Etat fournissent une baguette magique qui changera les choses du jour au lendemain. Les choses ne se passent pas de cette façon. Je ne pense pas que le capitaine Traoré puisse changer quoi que ce soit du jour au lendemain. Il faut plutôt adopter une approche internationale plus concertée et coordonnée, afin que le Président Ibrahim Traoré puisse bien installer, les bases de sa vision politique pour le retour définitif de la paix au Burkina Faso » précise-t-il.
Comme plusieurs autres panafricanistes, Monsieur Bekki Benameur estime que le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR 2), du capitaine Ibrahim Traoré ne pourra pas mener seul, la lutte contre le terrorisme. Les Burkinabé doivent se tenir debout comme un seul homme, pour apporter leur soutien indéfectible, aux nouvelles autorités.
Il est à noter que, la coopération militaire, notamment avec d’autres Etats, la diversification des partenariats était déjà à l’agenda de l’ancienne transition militaire. Une option qui semble aussi figurer en bonne place dans la stratégie du MPSR 2.
Martial GBATE