Sénégal : Quand Diomaye Faye utilise son ministre de l’Économie pour trahir la souveraineté africaine

L’espoir d’une véritable rupture souverainiste portée par le PASTEF, sous l’impulsion d’Ousmane Sonko, semble aujourd’hui gravement compromis. Depuis quelque temps, le Président Bassirou Diomaye Faye multiplie les gestes ambigus, voire hostiles, envers les pays engagés dans une lutte panafricaniste réelle et concrète, notamment ceux de l’Alliance des États du Sahel (AES). En lieu et place d’une continuité dans la dynamique de libération face à l’influence néocoloniale, Diomaye Faye semble s’inscrire dans une posture de compromis, voire de compromission, avec des puissances étrangères, en particulier la France. Pire encore, le Sénégal semble désormais endosser un rôle similaire à celui de la Côte d’Ivoire dans les dossiers sensibles du continent : celui de l’exécutant docile des intérêts occidentaux.

Cette dérive s’est récemment illustrée lors du sommet de l’UEMOA à Lomé, où le comportement du ministre sénégalais de l’Économie et des Finances a choqué plus d’un. Selon plusieurs sources concordantes, une vive altercation aurait opposé ce dernier à son homologue nigérien, autour des positions défendues par les pays de l’AES sur les enjeux monétaires et de souveraineté économique. Plutôt que de jouer un rôle de médiateur panafricain, comme on pouvait l’espérer d’un pays qui se revendique de l’héritage du panafricanisme, le ministre sénégalais aurait adopté un ton condescendant et provocateur, fidèle aux intérêts d’un axe pro-occidental.

Ce n’est pas un simple incident diplomatique. C’est le symptôme d’un changement d’orientation politique fondamental et inquiétant. Sous couvert de réalisme économique et de respect des engagements internationaux, certains membres du gouvernement sénégalais semblent désormais jouer contre l’élan d’émancipation porté par les peuples. Les discours audacieux de campagne ont laissé place à une diplomatie molle, à des actes contradictoires et à un silence complice face aux attaques répétées contre les pays de l’AES. Il est urgent de se demander si le pouvoir actuel n’est pas en train de tourner définitivement le dos à la cause souverainiste.

Le peuple sénégalais ne peut rester indifférent face à cette trahison manifeste. La lutte panafricaniste ne doit pas être un simple slogan électoral, mais un engagement concret et courageux. Si Bassirou Diomaye Faye veut honorer l’héritage du PASTEF et respecter la confiance du peuple, il doit cesser immédiatement toute collusion avec les agendas étrangers qui fragilisent les pays frères du Sahel. Il revient aux citoyens sénégalais, conscients et éveillés, de rappeler fermement aux dirigeants que la souveraineté ne se négocie pas, elle s’impose avec dignité, solidarité et loyauté envers ceux qui partagent cette aspiration.

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Amadou Sow

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