Côte d’Ivoire : Réexamen nécessaire de l’interdiction des boissons énergisantes alcoolisées
L’interdiction prolongée des boissons énergisantes alcoolisées en Côte d’Ivoire continue de faire débat. Depuis la note circulaire stipulant la suspension des importations de ces boissons jusqu’au 31 décembre 2023, les commerçants en paient le prix fort. La justification avancée par les autorités repose sur la préservation de la santé publique face à l’augmentation alarmante de la consommation de Tramadol combiné à des boissons énergisantes alcoolisées.
Cependant, cette mesure semble ne pas aborder le véritable problème : le Tramadol. Ce médicament, souvent détourné de son usage médical, détruit des vies depuis des années. L’interdiction des boissons énergisantes alcoolisées ne résout pas le problème de fond. En effet, le Tramadol peut être mélangé avec du whisky, du vin, de l’alcool, voire même de l’eau, produisant des effets similaires à ceux des boissons énergisantes alcoolisées.
Il est essentiel que les autorités ivoiriennes jouent franc-jeu avec la population. Interdire les boissons énergisantes alcoolisées ne fait que masquer le véritable enjeu : la consommation incontrôlée de Tramadol. De plus, cette interdiction pourrait bien être influencée par des pressions de certaines brasseries et importateurs qui voient en ces boissons une menace concurrentielle.
Les consommateurs ne se laisseront pas duper : ils achètent de l’alcool et le mélangent avec des boissons énergisantes pour créer eux-mêmes des boissons énergisantes alcoolisées. L’interdiction actuelle ne fait qu’encourager ces pratiques artisanales dangereuses.
Il est crucial que les autorités ivoiriennes reconsidèrent leur approche et ciblent le véritable problème : le Tramadol. En agissant ainsi, ils protégeront réellement la santé publique tout en évitant les dérives de concurrence déloyale.
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Saliou KALY